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Halte aux anglicismes !

lundi 4 janvier 2016

Nous sommes régulièrement bombardés d’anglicismes divers et variés, utilisés à tort et à travers alors que des équivalents au moins aussi efficaces sont disponibles.

Pourquoi ne pas faire quelques efforts pour remplacer (ou éviter d’intégrer trop profondément dans nos usages) certains termes ?

Je vous propose quelques exemples :

SPOILER

Je commence par celui-ci, bien qu’il ne soit que rarement utilisé dans la sphère professionnelle, à titre d’illustration.

Sorties au cinéma entourées de restrictions, indiscrétions faites à des journalistes, résultats d’élections anticipés, on spoyle tous azimuts... pourquoi ne pas utiliser à la place, comme le font nos cousins Québécois, les très élégants « divulgâcher » ou « divulgâchis » ?

STREAMING

Pour une fois, l’équivalent français est beaucoup plus court : flux, tout simplement ! Admettons qu’écouter de la musique en flux (continu), ça... coule de source !

MAIL

Un des plus simples à éliminer. La traduction fait certes 2 syllabes au lieu d’une, mais au final il n’y pas beaucoup de temps perdu entre la prononciation standard à la franglaise - mèiiille - et le, plus agréable, « courriel »...

FORWARDER

Directement lié au précédent. Pourquoi ne pas parler aussi de forouarder ses photos de vacances sur une clé ou un disque dur, ou les valises juste bouclées dans son coffre de voiture ? Un tout bête transfert serait-il moins professionnel ?

CLOUD / DATACENTER

Claoude par-ci, claoude par là... nos chaînes d’information et décideurs n’ont que ce gargouillis à la bouche, alors qu’il serait si simple d’évoquer le... nuage ! D’autant que les fermes de données [1] - pardon, je voulais parler de datacènteur, soyons précis - qui hébergent nos précieux fichiers numériques sont généralement aussi polluants [2] que leurs homologues ruraux.

DIGITAL

Non mais quelle horreur, franchement ! Le digital est l’adjectif associé aux doigts... donc à moins de nous limiter à compter seulement de 1 à 10, je vous propose d’utiliser le seul mot valable à l’époque de l’ordinateur : numérique.

ADRESSER

Certains journalistes économiques semblent penser qu’attaquer ou viser un secteur d’activité, un nouveau marché... consiste à écrire une adresse sur une enveloppe. Leur stage de 3e n’a pas dû être très productif.

BURNOUT

Beaucoup de nos concitoyens semblent penser que les mineurs de fond et autres ouvriers de l’industrie n’ont jamais connu l’épuisement au travail. Il doit s’agit d’une maladie très récente [3] qui ne saurait être décrite par autre chose que beurnaout. C’est moderne, apparemment...


Dans certains cas, il me semble qu’il y a un peu d’espoir. Ainsi, il me semble qu’on utilise plus souvent navigateur que browser [4], et que télécharger se substitue couramment à downloader... mais nous devons rester vigilants.

J’ai en tout cas décidé de bannir les mots présentés dans cet article de mon vocabulaire ou des articles de ce site (sauf nom propre). L’Anglois [5] ne passera pas par moi !

En prolongement de cet article, je vous invite à consulter le Grand Dictionnaire Terminologique de l’Office Québécois de la Langue Française, accessible ici. Bravo à nos cousins !

Et si vous ressentez comme moi une certaine irritation lors de l’emploi du jargon « à la mode », n’hésitez pas à réagir à cet article ou à proposer de nouvelles entrées (et « traductions »). Merci d’avance :-)


[1ou fermes de serveurs / centres de données

[2d’où les nuages : astuce mnémotechnique, s’il en fallait une :-)

[35 ans environ

[4braouseur doit être trop compliqué...

[5en vieux français dans le texte

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